13 février 2007

Umberto Eco

Je viens de terminer La Mystérieuse Flamme de la Reine Loana par Umberto Eco. Le livre m'a ému plus que je ne l'aurais cru possible pour un roman d'Eco. En général ses romans sont instruits, cocasses, parfois ludiques, mais rarement émouvants. La Mystérieuse Flamme de la Reine Loana fait exception. Le personnage principal, surnommé Yambo, a perdu la mémoire suite à un coma. Ce prétexte éculé servira de base à une exploration "littéraire" du passé. Dans sa maison d'enfance, Yambo retrouve ses BD (Flash Gordon, Mickey, Dick Tracy etc), ses romans (L'île au trésor, 20 000 lieues sous les mers, les 3 mousquetaires, Sandokhan ...), et ses disques (tous à la gloire du Duce et du fascisme). Il retrouve également les traces de ses parents, de son original de grand-père et, surtout, de la belle Lila, premier amour de Lycée. Cette exploration est l'occasion pour Eco de nous raconter ce qu'était une enfance dans l'italie fasciste.
Mais Yambo ne revit pas le passé, il l'apprend seulement, comme dans un musée.
Il faudra un second choc et un nouveau coma pour qu'il ressente enfin ce que les livres lui avaient permis d'enfouir. Tout son passé lui redeviendra sensible jusqu'à l'apothéose finale où, en paix avec lui-même, il reverra tous ces personnages qui l'ont construits peu à peu.
J'avais lu Le Nom de la Rose, Le Pendule de Foucault et L'île du Jour d'Avant. Je me souviens que, jeune étudiant, j'éssayais de décrypter les intentions de l'auteur dans Le Nom de la Rose (tous les étudiants s'y essayaient à l'époque). J'avais élaboré une théorie basée sur les primats du Moyen Age (Dieu, les Anges, l'Homme, le Lion, la Rose). J'y expliquais qu'Umberto Eco avait voulu décrire l'identité (le Nom) de la femme (la Rose) et l'émotion amoureuse comme vraiment sublimes, c'est à dire touchant au divin, en opposition aux postulats officiels de l'Eglise. J'étais dans une période où l'explication de texte, en fac, était la base du quotidien!
Néanmoins je n'avais jamais retrouvé ce plaisir de décryptage dans les autres roman d'Umberto Eco. Malgré leur esprit savant et amusant, la curiosité s'était émoussée. Mais dans La Mystérieuse Flamme de la Reine Loana, Eco ne cherche pas à tricher, à se cacher derrière un amas de science. L'émotion est palpable, tour à tour attendrie, embarrassée ou bouleversée. Son exploration sur les lieux de l'enfance est réelle; tout ce qui fait une vie intime est là.
Après s'être renouvellé si brillamment, je suis curieux de voir ce que sera le prochain roman d'Eco.













1 commentaire:

Anonyme a dit…

J adore Umberto Eco
A bientôt Véro