Cher JMT: Joyeux Nous!

Au commencement était le verbe. Car celui-ci ne vint pas et restait bloqué au fond de ton coeur. Alors au commencement fut surtout le regard: le tien se voulait complice et tendre, le mien s'essayait flatté et amusé. Je croyais au début d'une amitié- je la recherchais sans paraître la vouloir- mais autre chose prenait déjà racine dans nos vies.

Puis vint le grand soir, sans préméditation, inattendu, bouleversant et incongru, comme les grands événements de la vie. A mon tour d'être complice et tendre. Et quand je me voulus rassurant (je comprenais, ce n'était qu'une fois, ça ne voulait rien dire) à ton tour d'être amusé.

Nous en avons mis du temps, main dans la main, yeux dans les yeux, pour arriver à nos onze ans. Il nous en aura fallu de la volonté au début, toi pour dire au revoir à ton passé, moi pour faire confiance à l'avenir. Mais regarde nous aujourd'hui- et rejouis toi! Nos coeurs ont triomphé, nos émotions sont encore neuves, notre amour adolescent se découvre encore lui-même. Te voilà reconcilié, me voilà confiant, nous voilà unis, sereinement, calmement, harmonieusement.

Je ne te remercierai pas (on n'applaudit pas au début). Mais je vais continuer à me blottir dans tes bras, à te bercer entre les miens, à me moquer de tes manies que je chéris pourtant.

Tu sais le reste. Tu sais ce que Jacob répondit à l'Ange, et que je ne me lasse jamais de répéter.

Je t'...